Interview de Lydie Huet

19 oct. 2023
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09h11

Lydie est cheffe de projet et coordinatrice des contenus.

Quel est votre rôle au sein du projet ?

En tant que cheffe de projet, je planifie l'amélioration des contenus existants par divers intervenants du pôle production, en interne et avec les intervenants extérieurs : chercheuses et chercheurs, rédactrices et rédacteurs, relectrices.

 

Cela veut dire qu'il faut estimer le temps que demandent les tâches et ensuite les prioriser pour que chaque partie soit prête au bon moment pour permettre à un autre intervenant de commencer la tâche suivante. Par exemple, si les exercices ne sont pas intégrés, on ne peut pas commencer leur relecture !

Il faut aussi connaitre le travail de chacun et veiller à ce que le planning établi soit respecté pour que tout le monde puisse travailler confortablement et que les contenus soient prêts à la date attendue. Cela demande aussi de bien savoir qui fait quoi, c'est-à-dire qui a quelles compétences pour bien employer le savoir-faire de chacun. On prend aussi en compte les appétences de chacun.e !

 

Je me charge également de planifier et de piloter la création des nouveaux modules, en collaboration avec Chiara Andreola, Maureen Astier et Margot Röell, les responsables scientifiques en lettres et en mathématiques.

Qu’il s’agisse de l'amélioration ou la création de nouveaux contenus, je collabore avec les responsables scientifiques et les développeur.euse.s pour améliorer l'expérience d'apprentissage des élèves et créer de nouvelles formes d'exercices que nous appelons des gameplay. Par exemple, pour les modules de Français, on avait besoin de nouvelles interactions : la possibilité de surligner des lettres, des mots ou des phrases dans un texte.

 

Ce gameplay a donc été développé pour répondre à l'intention du chercheur en sciences cognitives qui a pensé le module d'amélioration des compétences en lecture. Il permet à l'élève de surligner des lettres dans un mot, par exemple pour identifier son radical. À l'heure actuelle, ce gameplay est continuellement amélioré pour répondre à de nouvelles demandes sur les nouveaux modules, mais aussi pour assurer une expérience fluide pour les élèves. 

 

 Et côté coordination des contenus ?

 

Mon rôle est de m'assurer que ces différents modules, en maths et en français, qui font intervenir de nombreuses personnes, sont homogénéisés (par exemple pour que l'élève n'ait pas une forme de consigne différente pour une même tâche d'un module à l'autre). Il s'agit aussi d'établir une charte typographique pour que les choix de citation, de sources, de mise en gras, de ponctuation, etc. soient bien les mêmes dans tous les modules, pour avoir une application cohérente.

 

Un autre sujet très important est celui des feedbacks donnés aux élèves : ce sont les explications affichées à la fin de chaque exercice. En français comme en mathématiques, le feedback est formulé pour rappeler à l'élève sur quoi il est en train de travailler (prendre conscience, savoir pourquoi, en vue de quoi on fait cet exercice). Cela joue un grand rôle dans la motivation). Ensuite, l'élève a des explications sur sa réponse correcte ou incorrecte et pourquoi il ne fallait pas la choisir. Et souvent, à la fin, on lui propose de réfléchir sur le même sujet avec une autre manipulation, à faire mentalement, sur le même exercice.

 

Je veille donc à ce que tous les feedbacks de nos modules soient bien rédigés en suivant ces principes.

Et enfin, je réunis toutes les informations de la part des personnes qui sont responsables des autres modules pour mettre à jour régulièrement l'état des lieux et savoir où en est chaque tâche pour chaque module, pour s'assurer qu'on n'a rien oublié.

 

 Comment les contenus ont été adaptés pour les élèves de Seconde ?

 

Pour adapter les contenus de M.I.A. Seconde aux élèves de seconde, on a pris appui sur les programmes du cycle 4, sur les programmes de la classe de seconde et aussi sur les compétences qui sont évaluées dans les tests de positionnement à l'entrée en seconde.

De cette façon, en recoupant ces différentes sources, cela permet de s'assurer que nos contenus répondent bien aux attentes du niveau de la classe de seconde.

Nous avons également consulté les inspecteurs généraux en Lettres et en Mathématiques, qui ont lu nos sommaires, les contenus et l'ensemble des exercices pour s'assurer que cela correspondait bien.

Concernant les consignes et les feedbacks, nous avons utilisé la méthode FALC (Facile à lire et à comprendre), pour s'assurer que tout était bien compréhensible par les élèves de seconde, quel que soit leur niveau de maîtrise de la langue française.

 

À quel niveau intervenez-vous avec le Ministère ?

 

J’ai de fréquents échanges avec le Ministère depuis le lancement du projet.

Concernant les sommaires par exemple, la première étape est d’envoyer une description très détaillée et précise du module. Ce document comporte également l'explicitation de l'intention du chercheur ou de la chercheuse en sciences cognitives qui a créé le module. Ce texte est accompagné d’exemple d’exercices, permettant au Ministère de voir quelles interactions aura l'élève lorsqu’il fera les exercices (questions à choix multiples, champs de saisie, etc.)

 

À la suite de cet envoi, le Ministère fait des retours et corrections, que nous prenons en compte et nous pouvons envoyer une nouvelle version qui sera à nouveau soumise à validation.

Ce procédé est aussi valable pour les contenus afin que tout soit conforme aux attentes du Ministère.

 

Quels sont les prochains chantiers ?

De mon côté, c’est de continuer à travailler à l'amélioration de l'accessibilité pour continuer à améliorer nos gameplays notamment pour les élèves malvoyants. Nous essayons également de généraliser au maximum l'oralisation des contenus.

 

Concernant le contenu des exercices, nous souhaitons avoir plus d’extraits issus de la littérature de la francophonie. Actuellement, nos textes sont essentiellement tirés des classiques de France métropolitaine.

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